L’écussonnage, une méthode de greffe?
L'écussonnage se présente comme une méthode de greffe avantageuse pour une grande variété d'arbres fruitiers et certains arbustes.
Lorsqu'elle est réalisée dans des conditions optimales, cette technique affiche un taux de succès élevé.
L'art de la greffe en écusson
La greffe en écusson, ou écussonnage, est une technique de multiplication végétale qui s'appuie sur l'insertion d'un bourgeon, encore entouré de son écorce verte, dans une incision en forme de T réalisée sur l'écorce d'un porte-greffe.
Cette méthode doit son nom à la ressemblance du morceau d'écorce prélevé avec un blason.
Elle se révèle particulièrement efficace pour propager les arbres fruitiers et les plantes ornementales difficiles à reproduire par semis.
L'écussonnage offre la possibilité d'améliorer les caractéristiques de la plante greffée, lui permettant ainsi de mieux s'adapter à des conditions environnementales spécifiques, de résister à des maladies, ou encore d'optimiser sa production de fleurs et de fruits.
Grâce à cette technique, les plantes bénéficient d'une meilleure adaptation au sol, à la météo, et montrent une résilience accrue face aux agents pathogènes.
En définitive, l'écussonnage est une pratique avantageuse, rendant les végétaux plus florifères et productifs.
Choix du moment idéal pour l'écussonnage
L'écussonnage, une méthode de greffe délicate, se pratique durant la période végétative.
Cette période est déterminée par plusieurs facteurs, notamment le type d'arbres, la configuration du porte-greffe, sa phase de croissance, l'état du sol et les conditions météorologiques.
Greffe pendant la montée de sève
La première fenêtre d'opportunité se présente au printemps.
Cette période est qualifiée de greffe « à œil poussant », moment où le bourgeon greffé commence sa croissance avant l'arrivée de l'hiver.
Cette technique nécessite une attention particulière pour assurer la survie du greffon face au froid imminent, surtout dans les régions sujettes aux hivers rigoureux.
Dans ces zones, une autre méthode peut s'avérer plus adaptée.
Greffe lors de la descente de sève
La seconde période s'étend de juillet à septembre.
On parle alors de greffe « à œil dormant », car le développement du bourgeon greffé ne sera visible qu'au retour du printemps.
Le timing est crucial : l'écorce du porte-greffe doit se détacher facilement, mais pas trop.
Si elle se détache aisément, c'est signe qu'il est trop tôt.
Si, au contraire, elle ne se détache pas, il est probablement trop tard.
L'expérience joue un rôle essentiel dans le succès de cette opération.
L'univers de l'écussonnage
L'écussonnage, une technique de greffe raffinée, se distingue par sa polyvalence.
Elle s'applique aussi bien aux arbres fruitiers qu'aux plantes ornementales.
Baptisée "à œil dormant" pour son timing spécifique, cette méthode suscite l'intérêt pour son efficacité.
Il arrive parfois qu'un pommier germe spontanément dans un jardin.
Toutefois, il faudra patienter de longues années avant de voir les premiers fruits.
Marc-Henry Doyon offre un éclairage précis sur cette pratique.
Dans une présentation vidéo, Marc-Henri Doyon, des pépinières Ripaud, met en avant les avantages du greffage en écusson.
Cette approche permet d'expérimenter avec une multitude de fruitiers, promettant des résultats remarquables.
Quatre rosiers ont été greffés en écusson vers la fin mai, sans montrer de signes de croissance active.
Ils ont développé une légère poussée puis se sont stabilisés.
Est-ce à dire qu'ils sont passés en mode "œil dormant" ?
Concernant le caroubier, quelle serait la méthode de greffe la plus adaptée ?
Les étapes clés de l'écussonnage
Avant de commencer, assurez-vous d'avoir tout le matériel nécessaire à portée de main.
Préparation du matériel
Pour réussir une greffe en écusson, vous aurez besoin de :
- Un greffoir bien aiguisé et désinfecté.
- Des liens en caoutchouc, laine ou raphia pour maintenir l'écusson en place.
Le porte-greffe idéal est un jeune sujet, avec une tige ne dépassant pas 3 cm de diamètre.
Pour les arbres fruitiers, privilégiez la tige principale.
Pour les rosiers, un rameau secondaire fera l'affaire.
Sélection et prélèvement de l'écusson
Choisissez un écusson sur une plante saine et vigoureuse.
Il doit être prélevé sur un rameau de l'année, encore vert ou semi-ligneux, de préférence situé au milieu d'une branche.
Utilisez le greffoir pour découper délicatement un morceau de 2 à 3 cm de long, incluant une partie superficielle du rameau et un œil, en commençant environ un centimètre au-dessus de l'œil.
Réalisation de la greffe
Préparez le porte-greffe en faisant une incision en forme de T dans l'écorce.
Cette incision doit être légèrement plus grande que l'écusson.
Décollez l'écorce avec précaution et insérez-y l'écusson sans la déchirer.
L'écorce doit recouvrir entièrement le greffon, ne laissant visible que l'œil.
Utilisez ensuite le raphia pour attacher fermement l'ensemble, en commençant par le haut.
Après la greffe
La greffe devrait prendre après environ 15 jours.
À ce moment-là, coupez la ligature de moitié du côté opposé à la greffe pour permettre à la sève de circuler librement.
Avec le temps, le porte-greffe grossira et rompra de lui-même le reste de la ligature.
Père de deux enfants et marié, Adrien cultive sa passion pour le jardinage depuis plus de 20 ans, un savoir transmis de génération en génération dans sa famille. Ancien membre de l’Association des Journalistes du Jardin et de l’Horticulture (AJJH), il partage aujourd’hui son expertise et son amour pour les plantes à travers des conseils pratiques et inspirants.