Guide facile pour bouturer un rejet
La bouture de rejet représente une technique de multiplication à la fois simple et efficace, accessible à tous les amateurs de jardinage.
Ces pousses jeunes et déjà développées promettent une reprise rapide et assurée, aboutissant à une nouvelle plante parfaitement identique à la plante mère.
Comprendre le phénomène des rejets
La notion de rejet en botanique suscite parfois des débats, tant sa définition peut sembler floue.
Il s'agit d'une croissance végétale qui n'est ni une ramification classique, ni un gourmand.
Les rejets peuvent prendre forme à partir du méristème situé sur une racine, se manifestant sous forme de drageons.
Lorsqu'une plante est greffée, le rejet émerge généralement sur le porte-greffe.
Ce dernier, en tant que tire-sève, peut s'avérer défavorable à la greffe et doit être éliminé pour favoriser le développement du greffon.
Les rejets peuvent également être le résultat d'un choc, tel qu'une taille sévère, un recépage, ou des conditions de culture non adaptées.
Les rejets et la survie des arbres
Un déséquilibre notable entre la masse racinaire et la partie aérienne d'un arbre coupé près du sol peut engendrer de nombreux rejets.
Dans la nature, un tel déséquilibre est généralement inacceptable, poussant l’arbre à mourir ou, au contraire, à produire de nombreux rejets sur sa souche.
Des espèces comme le peuplier, le troène, le buis, ou l'eucalyptus sont connues pour cette capacité de régénération.
Cette propriété est exploitée pour créer des taillis ou dans la technique d'émondage, où les rejets offrent un bois dense, utilisé en menuiserie ou comme bois de chauffage.
Les arbres traités de cette façon, appelés 'Têtards', incluent le saule, l'orme, le chêne, ou encore le charme.
Les erreurs de culture et les rejets
Certaines pratiques de culture inappropriées peuvent également favoriser l'apparition de rejets.
Chez des espèces d'orchidées comme le Phalaenopsis ou le Dendrobium, un excès d'engrais ou un changement brusque de température peut provoquer la croissance de keikis.
Ces nouvelles pousses, munies de feuilles et de racines, sont des clones parfaits de la plante mère.
Du côté des cactus et des succulentes, comme les Echinopsis, Rebutia, Mammilaria, mais aussi les agaves, haworthias, et aloes, la production de rejets sur les tiges est un phénomène naturel.
Ces rejets développent très rapidement des racines, rendant la multiplication de ces plantes particulièrement aisée.
Multiplication des arbustes par rejets
Les drageons, ces pousses émergeant aux abords de la plante principale, sont le fruit du développement du méristème d'une racine.
Ce phénomène de reproduction asexuée se rencontre chez divers arbustes tels que le noisetier, le framboisier ou encore le lilas, pour ne nommer que les plus répandus.
Les spécimens issus de cette méthode sont des copies conformes de la plante originelle.
Pour procéder au bouturage de ces rejets, il est préférable d'attendre que ceux-ci aient atteint une taille adéquate.
Utilisez ensuite une fourche bêche pour les séparer délicatement du pied mère, en veillant à préserver la racine attachée à la jeune pousse.
Après avoir mis à jour la racine, servez-vous d'un sécateur pour la détacher proprement.
La transplantation doit être immédiate, dans un substrat similaire à celui dont la plantule provient, signe que ce milieu lui est favorable.
Un arrosage régulier est essentiel pour assurer la bonne reprise de la bouture.
La période idéale pour cette opération se situe en automne ou au printemps, permettant ainsi aux plantes de s'établir dans des conditions optimales.
Technique avancée de bouturage sur arbres taillés
Cette méthode, souvent réservée aux experts, commence par la taille sévère d'un arbre mature.
Au retour du printemps, la souche émet de nouveaux bourgeons, annonçant l'émergence de rejets.
Ces derniers doivent être laissés à croître jusqu'à atteindre une phase de début de lignification aux alentours de juin ou juillet, variant selon le climat local.
Chaque rejet est minutieusement coupé à la base du tronc à l'aide d'un greffoir ou d'un sécateur.
La tige ainsi récupérée est découpée en segments de 10 à 15 cm, veillant à ce que chaque morceau conserve au moins deux feuilles, dont on réduira de moitié la taille.
La base de chaque segment est ensuite enduite de poudre d'hormone de bouturage, avant d'être plantée dans un mélange de tourbe, perlite, et vermiculite.
Suite à un arrosage généreux, les boutures sont placées sous un tunnel de culture ombragé, garantissant des conditions de chaleur et d'humidité constantes.
Les premières racines devraient faire leur apparition après environ trois semaines.
À l'arrivée de l'automne, un repiquage dans des pots individuels d'un volume d'au moins 4 litres favorisera le développement adéquat des jeunes plants en pépinière, à l'abri du gel.
La transplantation en terre ne se tiendra qu'à l'automne de l'année suivante, assurant ainsi aux plants une croissance optimale.
Multiplication des rejets chez les plantes cespiteuses
Les broméliacées, bananiers, cactus et plantes grasses sont générateurs d'abondants rejets à la base de la plante mère.
La patience est de mise avant de les séparer de la plante principale, en attendant que leur développement soit suffisamment avancé.
La présence de racines est souvent un indicateur prometteur, apparaissant généralement après le développement du feuillage.
La méthode de séparation reste identique pour toutes ces espèces, se distinguant uniquement par le type de substrat utilisé pour le bouturage.
Pour les cactus et plantes grasses
Un mélange composé majoritairement de sable de rivière (trois quarts) mélangé à un quart de terreau est idéal.
Il est important de placer la jeune pousse dans ce substrat sans recouvrir le collet, pour prévenir tout risque de pourriture.
L'arrosage doit être évité immédiatement après la plantation.
Il convient d'attendre environ 15 jours avant d'arroser avec parcimonie.
Pour les broméliacées et les bananiers
Le mélange de tourbe et de terreau, à parts égales, constitue le substrat optimal.
Comme pour les cactus, veillez à ne pas enterrer le collet trop profondément.
Après l'arrosage, assurez-vous de placer les boutures dans un endroit bien éclairé mais sans exposition directe au soleil.
Multiplication facile par bouturage
Le lantana, avec ses inflorescences colorées, séduit incontestablement dans les jardins du Sud.
Pour propager cette plante charmante, rien de plus facile, laissez-vous guider étape par étape.
Les rosiers, eux aussi, peuvent être bouturés en juillet.
Que ce soit des tiges issues de roses en bouquet ou des rameaux prélevés sur un buisson, ces boutures encore tendres favorisent un enracinement rapide et un repiquage aisé.
Quant à l'hortensia, bouturer pourrait s'avérer plus aisé que de le transplanter.
Les boutures de cet arbuste sont envisageables presque toute l'année, particulièrement pour les variétés macrophylla, paniculata ou serrata.
Si vous avez acheté de la menthe, pourquoi ne pas utiliser les feuilles en cuisine et garder les tiges pour les bouturer ?
Qu'il s'agisse de préparer du thé ou un mojito, avoir votre propre source de menthe fraîche s'avère très pratique.
Concernant le figuier, après des années sans fruits, si le vôtre a produit abondamment l'année dernière et que plusieurs rejets se sont développés, robustes et vigoureux, vous vous demandez sûrement quelle est la meilleure marche à suivre.
Est-il judicieux de conserver deux ou trois de ces rejets et de bouturer les autres ?
Votre interrogation mérite une réponse détaillée.
Multiplication des orchidées par keikis
Lorsque les racines du keiki sont suffisamment développées, il est temps de le séparer de la plante mère.
Procédez avec délicatesse, en coupant la tige qui relie le keiki à l'orchidée principale.
Placez ensuite la nouvelle pousse dans un mélange spécialement conçu pour les orchidées.
Pour l'hydratation de votre jeune orchidée, une immersion du bas du pot dans de l'eau à température ambiante est recommandée.
Assurez-vous que votre bouture bénéficie d'un emplacement bien lumineux.
Père de deux enfants et marié, Adrien cultive sa passion pour le jardinage depuis plus de 20 ans, un savoir transmis de génération en génération dans sa famille. Ancien membre de l’Association des Journalistes du Jardin et de l’Horticulture (AJJH), il partage aujourd’hui son expertise et son amour pour les plantes à travers des conseils pratiques et inspirants.