Création de mares durables en permaculture
Les jardins en permaculture se transforment en havres de paix pour une diversité d'espèces: oiseaux, insectes, petits mammifères et autres créatures.
Les libellules, grenouilles vertes et tritons y trouvent également leur place.
Plantes et animaux aquatiques contribuent à l'harmonie de l'écosystème.
La mare, avec son écosystème unique, mérite d'être explorée.
L'importance de l'eau dans les jardins en permaculture
L'eau est source de vie, d'esthétique et de fraîcheur, apportant une dimension sonore apaisante à nos espaces verts.
Les éléments aquatiques comme les bassins d'ornement et les fontaines jouent un rôle principalement décoratif.
Cependant, la permaculture nous invite à repenser ces espaces pour favoriser une biodiversité foisonnante.
Opter pour une mare qui imite au mieux les conditions d'un écosystème naturel permet d'accueillir une variété d'espèces telles que libellules, tritons et grenouilles.
Ces habitats aquatiques deviennent également des points d'eau pour les oiseaux, les hérissons et les chauve-souris.
Une telle diversité animalière enrichit l'équilibre de nos jardins, qu'ils soient potagers, d'agrément ou vergers.
La récupération des eaux de pluie et de ruissellement offre une ressource précieuse pour créer de petites réserves d'eau à proximité.
S'inspirer des milieux naturels, en observant différentes mares ou les berges d'étangs, nous guide dans la création de notre propre oasis de biodiversité.
L'intégration de ces écosystèmes aquatiques reflète l'approche de la permaculture, qui vise à reproduire la richesse et l'autosuffisance des habitats naturels.
Les joyaux d'eau douce : les mares naturelles
Les mares naturelles, bien que moins courantes de nos jours, demeurent des écosystèmes fascinants.
Ces petites étendues d'eau, souvent laissées à l'abandon ou créées par l'intervention humaine, se nichent au creux des terres.
Leur superficie ne dépasse généralement pas quelques dizaines de mètres carrés, et leur profondeur varie entre un et un mètre cinquante.
Le niveau de l'eau y est variable, subissant parfois des périodes d'assèchement.
Le secret de leur pérennité réside dans la nature de leur sol, qui garantit leur étanchéité.
Ces bassins d'eau douce se distinguent par une végétation unique, adaptée à des conditions bien spécifiques.
Autour de leurs berges en pente douce, se déploie un éventail de plantes, organisées en strates selon la profondeur de l'eau et le rythme des périodes d'immersion et d'émersion.
Les espèces végétales qui y prospèrent sont non seulement spécifiques à cet environnement, mais elles façonnent également des habitats précieux pour une multitude d'animaux.
Ainsi, les mares naturelles deviennent le théâtre d'une biodiversité riche, abritant des communautés d'espèces qui contribuent à l'équilibre écologique de nos jardins.
Composer sa propre mare : un art et une science
La création d'une mare dans son jardin est un projet personnel qui reflète nos envies, notre espace disponible, notre budget, et notre capacité à mettre en œuvre ce petit coin de nature.
La forme et la dimension de la mare sont à l'image de ces considérations, mais quelques principes de base aident à garantir une biodiversité foisonnante et durable.
Atteindre une profondeur d'un mètre est essentiel pour offrir un refuge aux espèces aquatiques durant l'hiver, les protégeant du gel, et pendant l'été, leur assurant un havre contre la sécheresse grâce à un fond toujours humide.
Un diamètre minimal de 3 à 4 mètres est recommandé pour permettre l'établissement de différentes zones : une berge humide, des paliers à 5, 20, 40 centimètres, et enfin la zone centrale avec un mètre de profondeur.
Chaque niveau accueille des plantes spécifiques, créant ainsi un écosystème riche et stratifié.
Quant à l'emplacement de la mare, le choix est déterminant pour sa pérennité.
Les mares situées sous les arbres tendent à se remplir de feuilles mortes, s'eutrophisent rapidement et risquent de se refermer.
Privilégier un lieu dégagé, baigné de lumière, favorise la longévité de la mare.
Un peu d'ombre, notamment durant les heures les plus chaudes de la journée, peut cependant être bénéfique.
Cette approche, mêlant observation et respect des équilibres naturels, est au cœur de la permaculture.
Elle permet de concevoir des mares qui non seulement embellissent nos jardins mais jouent aussi un rôle vital dans la préservation de la biodiversité locale.
Sélection et organisation des plantes autour de la mare
Au bord de l'eau, la nature orchestre une symphonie de végétation où chaque zone se distingue par ses habitants floraux.
Les berges accueillent un ballet de plantes selon leur proximité avec l'eau, chaque association portant le nom d'une espèce emblématique.
Par exemple, la Cariçaie, effleurée par les eaux lors de leur apogée, abrite le carex vésiculeux ainsi que l'iris d'eau et le Cyperus.
Un peu plus loin, là où les eaux s'étendent, les roseaux prennent le relais, caractérisant la Phragmitaie, tandis que la Typhaie voit dominer les massettes.
La Scirpaie, elle, mêle le Scirpe lacustre à la prêle aquatique.
Vers les profondeurs, la Nupharaie laisse place aux plantes immergées telles que le potamot et le myriophylle, sans oublier l'élodée et la littorelle lacustre.
Les surfaces d'eau sont parfois habillées de lentilles d'eau, des plantes flottantes qui, en quantité raisonnable, ne doivent pas empêcher la lumière de pénétrer.
Le choix du substrat pour l'installation de cette végétation dépend grandement de la méthode d'imperméabilisation de la mare.
L'usage d'une bâche garantit la rétention d'eau, permettant ainsi d'ajouter graviers, galets et sable au fond de la mare, tout en limitant les matières organiques pour maintenir l'eau limpide.
Avec le temps, cette végétation devient le berceau d'une vie animale diversifiée, témoignant de l'équilibre naturel.
La mare en permaculture se révèle être un pilier de la biodiversité, encourageant l'harmonie entre les espaces naturels.
Lors de la conception, il est essentiel de définir les caractéristiques physiques de cet habitat.
Une fois la mare remplie, la question se pose : d'où proviendront les espèces qui l'habiteront ?
Seront-elles issues de mares avoisinantes, transportées par le vent ou les oiseaux, ou bien choisies chez un pépiniériste spécialisé en plantes aquatiques ?
Peut-être même proviendront-elles de collectes sauvages, bien que cela puisse être réglementé.
Il appartient à chacun de décider comment son écosystème évoluera, en laissant la nature faire son œuvre ou en intervenant de manière réfléchie.
Intégration d'une mare en permaculture
La permaculture se révèle être un chemin vers une harmonie durable et écologique entre notre environnement immédiat et nous.
Elle pose les bases d'une interaction respectueuse avec la nature, autour de notre domicile et dans notre jardin.
La curiosité autour de la permaculture grandit, et les réponses qu'elle apporte charment par leur simplicité : agir en accord avec la nature plutôt que de lui faire face.
Avant de se lancer, une phase d'observation et de réflexion est nécessaire pour faire les bons choix.
Dans un jardin animé par les principes de la permaculture, plantes, insectes, légumes, animaux, fruits et champignons cohabitent en symbiose avec le jardinier.
Que la mare soit un projet de création ou qu'elle existe de manière naturelle, elle peut nécessiter des ajustements pour accueillir des plantes utiles et décoratives.
Depuis quatre ans, un bassin embellit mon jardin.
Cette année, des grenouilles vertes s'y sont installées.
Leur chant, bien que mélodieux pour certains, gêne mes voisins qui souhaitent que je les déplace.
Les questions sur les réglementations et les droits de chacun se posent.
Selon l'arrêté du 8 janvier 2021, de nombreuses espèces d'amphibiens, dont la grenouille verte, sont protégées sur le territoire métropolitain.
Cet arrêté interdit la destruction, la capture ou le déplacement des animaux ainsi que la perturbation de leurs cycles biologiques.
Cette protection soulève donc des questions importantes sur les interactions entre la biodiversité de nos jardins et le voisinage.
L'intégration d'une mare dans un jardin permaculturel ne se limite pas à sa création physique.
Elle invite à réfléchir sur la cohabitation des espèces et sur notre capacité à partager notre environnement avec la faune et la flore locales.
La mare devient un symbole de la biodiversité et de l'équilibre naturel que la permaculture cherche à promouvoir.
Père de deux enfants et marié, Adrien cultive sa passion pour le jardinage depuis plus de 20 ans, un savoir transmis de génération en génération dans sa famille. Ancien membre de l’Association des Journalistes du Jardin et de l’Horticulture (AJJH), il partage aujourd’hui son expertise et son amour pour les plantes à travers des conseils pratiques et inspirants.