Biofumigation en serre : une technique efficace
Gérard Bourges nous partage son expertise sur la biofumigation pour contrer le manque de rotation des cultures sous serre et prévenir l'apparition de maladies fongiques.
Les serres, par leur nature, favorisent la culture successive de diverses plantes.
Cependant, cette pratique rend difficile l'application d'une rotation efficace des cultures.
Face à cette contrainte, il devient primordial d'identifier des méthodes alternatives pour éviter la prolifération de maladies telles que la verticilliose ou la sclerotinia.
La biofumigation se présente comme une solution viable à ce défi.
La biofumigation expliquée
La biofumigation repose sur l'assainissement du sol et la suppression des agents pathogènes fongiques.
Elle s'initie avec la plantation de crucifères en novembre, période idéale selon Gérard Bourges.
Parmi les variétés, la moutarde brune est privilégiée pour son efficacité supérieure dans ce processus.
À la fin de l'hiver, quand la moutarde atteint une hauteur significative, vient le moment de la broyer.
Idéalement, cette opération se fait lorsque la plante est en floraison.
Toutefois, les aléas climatiques hivernaux peuvent parfois retarder ce stade sans pour autant compromettre le succès de la biofumigation.
Un conseil important : évitez de planter trop densément.
Des espacements adéquats entre les plants permettent un développement optimal des tiges, qui, en retour, produisent plus de matière organique et de substances bénéfiques pour le sol.
Ces éléments sont essentiels pour activer les processus de purification du sol.
Transformation de la moutarde en paillis
Après avoir cultivé la moutarde, une étape déterminante arrive : sa transformation en paillis.
Cette action requiert une technique précise pour obtenir le meilleur impact sur le sol.
L'utilisation d'outils adaptés est recommandée pour effectuer cette tâche efficacement.
Pour commencer, la moutarde doit être coupée en petits fragments.
Employez une cisaille à haie ou une débroussailleuse pour la découper finement.
Si la moutarde couvre une grande surface, une tondeuse peut aider à obtenir des morceaux encore plus fins.
Dans les espaces plus restreints, cette opération peut se faire à la main, l'objectif étant de produire une multitude de petits morceaux.
Ces petits morceaux créent une couche de paillis qui va enrichir le sol.
Le broyage minutieux est essentiel car il facilite la décomposition de la moutarde, libérant ainsi des substances bénéfiques pour la terre.
Ce processus de décomposition joue un rôle majeur dans la purification et l'enrichissement du sol, luttant efficacement contre les agents pathogènes.
Intégration de la moutarde au sol
Après le broyage, il est temps d'intégrer la moutarde hachée dans le sol.
Des études sur la biofumigation montrent une préférence pour enfouir le paillis à une profondeur de 15 à 20 cm, alignée sur celle des racines des cultures habituelles.
Cependant, Gérard Bourges, qui favorise une approche respectueuse du sol, opte pour une intégration moins profonde, de 7 à 8 cm.
Il souligne cependant un défi : la matière organique se décompose rapidement, libérant des gaz qui éliminent les champignons nuisibles mais s'évaporent tout aussi vite dans l'air.
Pour pallier cela, il recommande d'associer l'intégration de la moutarde à une solarisation du sol.
Cette technique consiste à recouvrir la zone traitée avec une bâche transparente.
L'effet de serre ainsi créé accélère la décomposition de la moutarde et piège les gaz bénéfiques plus longtemps, renforçant l'effet fongicide.
La solarisation, en plus de retenir les gaz, augmente la température du sol, ce qui contribue à la destruction des pathogènes.
Il est essentiel d'agir rapidement après le broyage pour maximiser les avantages de la biofumigation.
Le timing parfait et la technique appropriée sont les clés pour optimiser l'effet de la moutarde sur la santé du sol.
En suivant ces étapes, les agriculteurs peuvent améliorer significativement la qualité de leur sol, tout en réduisant les risques de maladies fongiques.
Dynamiser le sol par la solarisation
La technique de la solarisation du sol s'appuie sur l'utilisation d'une bâche pour capturer la chaleur et favoriser une décomposition accélérée.
Cette étape joue un rôle prépondérant dans le maintien des gaz sulfurés bénéfiques, issus de la décomposition des crucifères sous la bâche.
Après une période de 7 à 10 jours sous cette couverture, il est temps de retirer la bâche, permettant ainsi au sol de respirer avant de recevoir de nouvelles plantes.
Avant de procéder à la replantation ou au semis, une période de repos est essentielle pour que le sol assimile pleinement les avantages de cette préparation.
Pour des plantations futures, le délai recommandé est d'au minimum une semaine.
Quant aux semis, un temps d'attente de deux semaines minimum est conseillé.
Il est important de souligner que l'ajout de moutarde au sol, au-delà de ses vertus en tant que biofumigant, sert également de nourriture pour le sol.
Cette action enrichit la terre, la préparant à soutenir la croissance saine et vigoureuse des cultures à venir.
Optimisation de la culture sous serre
Olivier Amourelle, spécialiste chez NATURAL, nous offre son expertise sur la sélection d'une serre idéale et les meilleures pratiques pour la culture de légumes en environnement contrôlé.
Gérard Bourges partage ses astuces sur l'art de réaliser des semis et d'appliquer un paillage efficace dans cet espace clos.
Il nous propose également des idées variées pour renouveler les plantations sous serre une fois l'été passé.
Enfin, il détaille les principes fondamentaux d'un arrosage optimal pour les cultures abritées.
Père de deux enfants et marié, Adrien cultive sa passion pour le jardinage depuis plus de 20 ans, un savoir transmis de génération en génération dans sa famille. Ancien membre de l’Association des Journalistes du Jardin et de l’Horticulture (AJJH), il partage aujourd’hui son expertise et son amour pour les plantes à travers des conseils pratiques et inspirants.