Transplantation en sillon réussie
La greffe en fente, une des méthodes les plus élémentaires pour greffer une plante, représente le savoir-faire jardinier le plus ancien adopté par l'humanité.
Cette technique se caractérise par sa simplicité d'exécution.
Elle promet un haut taux de succès lorsque réalisée correctement.
Exploration de la greffe en fente
La greffe en fente appartient à la catégorie des techniques de greffage « à rameau détaché ».
Elle est idéale pour être mise en œuvre sur des sujets actifs durant la période de végétation.
Pour une réussite optimale, les greffons doivent être sélectionnés durant l'hiver, auprès d'arbres sains et en dormance.
Après leur prélèvement, ces derniers sont conservés dans des conditions spécifiques pour maintenir leur viabilité.
Ils peuvent être enfouis dans du sable et placés dans un environnement frais tel qu'une cave, contre un mur nord, ou même conservés dans le bac à légumes du réfrigérateur.
Le terme « en fente » fait référence à la méthode de préparation du sujet receveur : celui-ci est d'abord coupé puis fendu pour accueillir le greffon.
Identifier le moment idéal pour la greffe en fente
La sélection du moment adéquat pour effectuer une greffe en fente est un élément déterminant pour son succès.
La période idéale s'étend généralement de la fin du mois de février jusqu'au début du mois de mai.
Il est essentiel que la végétation du sujet soit en phase de réveil, mais sans qu'un afflux trop intense de sève soit présent.
Un équilibre délicat doit être trouvé pour éviter que le greffon ne souffre d'un excès d'humidité.
Cette fenêtre temporelle précise garantit que le greffon et le porte-greffe sont en conditions optimales pour une fusion réussie.
Étapes de réalisation de la greffe en fente
Avant de démarrer, assurez-vous d'avoir un greffoir bien désinfecté.
Coupez le greffon de manière à former un double biseau, veillant à positionner un bourgeon juste au-dessus du biseau le plus large.
Réduisez la longueur du greffon pour ne garder que trois yeux.
Utilisez une scie ou de gros sécateurs, préalablement désinfectés, pour écourter le porte-greffe.
La coupe doit être droite et propre. Si nécessaire, corrigez avec le greffoir.
Fendez ensuite le porte-greffe sur 2 à 3 cm de profondeur, en son centre.
Gardez l'ouverture écartée avec le greffoir et insérez-y délicatement le greffon taillé.
Fixez fermement le greffon en place à l'aide d'une ligature et appliquez du mastic de greffage.
Petit conseil : si le porte-greffe a un diamètre supérieur à 4 cm, il est judicieux d'insérer deux greffons dans la même fente.
Cela augmente vos chances de succès.
Si les deux greffons prennent, vous pouvez en retirer un par la suite.
Soins post-greffe
Après avoir effectué la greffe, il est essentiel de fournir à la plante les conditions optimales pour favoriser sa reprise.
Positionnez la plante greffée dans un endroit protégé, loin des rayons directs du soleil, des précipitations et des vents forts.
L'hydratation régulière est cruciale; veillez donc à arroser la plante sans saturer le sol.
Observez attentivement la plante pour détecter tout signe indiquant que la greffe prend vie.
Éliminez immédiatement tout rejet poussant sur le tronc du porte-greffe, car ces pousses indésirables consomment la sève destinée au greffon.
Dès l'apparition des premiers bourgeons sur le greffon, assurez-vous qu'aucun parasite, tel que les araignées rouges, ne menace son développement.
Techniques de greffage avancées
Stéphane MARSOLLIER des pépinières André BRIANT nous dévoile les secrets de deux techniques de greffage sophistiquées : la greffe en fente et la greffe à l'anglaise.
Ces méthodes permettent de multiplier et d'améliorer les caractéristiques des végétaux, offrant une adaptabilité remarquable à diverses espèces.
La greffe à l'anglaise, en particulier, se distingue par sa polyvalence, convenant à une grande variété de plantes.
La greffe en écusson à œil dormant
Une autre technique intéressante est la greffe en écusson à œil dormant.
Cette méthode intervient à un moment où le végétal est en pause de croissance, utilisant un "œil" ou bourgeon dormant pour le greffage.
Elle requiert précision et délicatesse pour assurer la réussite de l'opération.
Les rosiers, souvent greffés par cette technique, montrent un point de greffe qui suscite de vives discussions parmi les jardiniers, notamment sur la nécessité de l'enterrer ou non.
Les opinions divergent, soulignant l'importance de comprendre chaque méthode pour optimiser la santé et la vitalité des plantes.