Technique étonnante : Le Daisugi expliqué

Technique étonnante : Le Daisugi expliqué
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Non, cela ne concerne pas une nouvelle tendance sportive, mais plutôt une technique de gestion forestière et de taille originaire du Japon.

Esthétiquement remarquable, cette méthode ne manque pas de génie.

Daisugi : L'élégance de la sylviculture japonaise

Au cœur du Japon, un arbre majestueux nommé Sugi se dresse fièrement, symbole de robustesse et de beauté.
Il s'agit d'un conifère impressionnant pouvant mesurer jusqu'à 60 mètres de haut avec un diamètre de tronc atteignant les 4 mètres.
Connu sous le nom scientifique de Cryptomeria japonica ou plus communément appelé 'Cèdre du Japon', ce géant vert est souvent associé aux lieux sacrés, trônant près des temples.
Sa présence est particulièrement notable dans la province de Kitayama, où il a donné son nom au célèbre 'Cèdre Kitayama'.
Son bois, d'une élégante teinte brun/rosé et d'un grain fin, dégage un parfum subtil, ce qui en fait un matériau de choix pour la construction de structures ornementales et de maisons de thé depuis des siècles.

Cette espèce arboricole prospère sous un climat doux, nécessitant des pluies fréquentes, une altitude variant de 200 à 1100 mètres et un sol fertile.
Ces conditions sont idéalement rencontrées sur les collines avoisinant Kyoto, région privilégiée pour la culture de cet arbre selon une méthode singulière.
L'exploitation de ces cèdres, loin de suivre les pratiques conventionnelles, se fait en hauteur.
Cette technique, visant à optimiser la production de bois sur une surface réduite tout en préservant le nombre d'arbres coupés, témoigne d'une approche minimaliste et respectueuse de l'environnement.

L'origine d'une pratique unique

Le cèdre du Japon, avec ses besoins spécifiques en termes de climat, poussait dans des forêts où l'espace au sol était limité.
Face à cette contrainte, l'ingéniosité japonaise a trouvé une voie remarquable.
Les cultivateurs ont opté pour une croissance en hauteur, exploitant ainsi la verticalité pour maximiser la production.
Cette réflexion a donné naissance au 'Daisugi' au 15ème siècle, pendant l'ère Muromachi.
Au lieu d'étendre la surface de plantation, cette méthode permettait une multiplication des pousses à partir d'un seul tronc, promettant une gestion durable des forêts.
Le Daisugi se présentait alors comme une solution élégante pour produire plus de bois sans sacrifier d'espace ni de temps.

L'art du Daisugi expliqué

Le Daisugi, aussi appelé 'Dai sugi', est bien plus qu'une simple méthode de culture.
Il représente une tradition séculaire de gestion forestière, où l'arbre cèdre sert de pilier central à cette technique fascinante.
Les arbres sont taillés de manière à produire des branches verticales parfaitement droites, exploitant ainsi le cèdre pendant près de 200 ans sans jamais abattre l'arbre.
Cette technique spécifique façonne l'arbre d'une manière unique, avec une base large et touffue surmontée de branches élancées et rectilignes.

Les étapes clés de la taille Daisugi

La première intervention se fait 5 à 6 ans après la plantation de l'arbre.
À ce stade, l'objectif est de préparer l'arbre à devenir un support de culture, appelé "Toriki" en japonais.
Les branches inférieures sont gardées intactes autour du tronc, tandis que seulement trois ou quatre branches supérieures sont conservées, les autres étant élaguées.

Deux ans plus tard, une seconde taille est nécessaire.
Cette fois, l'attention se porte sur les extrémités des branches supérieures, qui doivent atteindre un diamètre de 3 à 4 cm.
Il est essentiel de retirer toutes les pousses latérales pour favoriser la croissance de branches verticales et lisses, ne laissant que le sommet des branches intact.

Cette opération de taille se répète ensuite tous les deux ans, en utilisant des outils traditionnels pour sculpter l'arbre dans sa forme caractéristique.
Il faut environ 20 ans pour que les branches soient prêtes à être exploitées.
Cependant, en multipliant les supports et en planifiant les plantations stratégiquement, il est possible de produire du bois de manière continue.
Chaque arbre peut ainsi fournir du bois pendant 200 à 300 ans sans jamais être abattu.
Au-delà, l'arbre perd en vigueur mais peut encore vivre de nombreuses années, comme en témoigne le Cryptomeria japonica vénérable du sanctuaire de Misaka à Nagano, âgé de 1500 à 2000 ans.

Des échos d'antan dans la gestion moderne des arbres

Cette stratégie de culture, fondée sur l'exploitation de la base de l'arbre, trouve un écho en Europe avec la pratique des 'Trognes'.
Historiquement, ces arbres étaient sculptés depuis le Moyen-âge.
Leur but était de fournir du fourrage, des matériaux pour la vannerie, des objets divers ou encore du bois de chauffage sans jamais abattre l'arbre.

À cette époque, les arbres relevaient de la propriété seigneuriale.
Il était interdit aux paysans de les abattre.
Cependant, ils avaient le droit de les émonder tous les 5 ans.
Cela leur permettait d'assurer une production renouvelable sur le long terme.

Chaque région avait ses préférences en termes d'essences d'arbres, choisies en fonction du climat et des besoins spécifiques.
Les saules étaient prisés pour la vannerie.
Les charmes, les châtaigniers ou les chênes étaient recherchés pour le bois de chauffage.
Les tilleuls, les peupliers ou les platanes ornaient les alignements urbains.
Quant aux mûriers, ils étaient cultivés dans les régions d'élevage des vers à soie.

Les formes données aux trognes étaient variées : 'Têtard', 'Ragosse', 'Candélabre', 'Tête de chat'.
Ces appellations pittoresques décrivent les différentes silhouettes que pouvaient prendre ces arbres.
Bien que tombées en désuétude, ces pratiques attirent l'attention dans le domaine de l'agroforesterie moderne.
Leur intérêt réside dans la valorisation de la biodiversité et la production de biomasse, bénéfiques pour les cultures environnantes.

Le Daisugi, un savoir-faire ancestral

Au cœur des jardins et forêts japonaises, une technique séculaire se transmet de génération en génération.
Le Daisugi représente bien plus qu'une méthode de culture : c'est un art de vivre, une philosophie qui allie respect de la nature et ingéniosité.
Cette pratique, héritée du 15ème siècle, trouve ses racines dans la nécessité d'optimiser l'espace et les ressources tout en préservant l'environnement.

Le coeur du système : le local technique

Le local technique, pivot central de cette méthode, regroupe tous les équipements essentiels au développement et à la maintenance de l'écosystème aquatique de votre jardin.
Il est crucial d'en comprendre le fonctionnement pour garantir la pérennité et la qualité de votre bassin.

Les trois soeurs : une coopération végétale

Transposée des traditions amérindiennes, la technique des trois soeurs illustre l'importance de la coopération entre différentes espèces végétales.
Elle démontre la capacité des plantes à s'entraider, favorisant ainsi un équilibre écologique et une productivité accrue sur une même parcelle.

La culture in vitro selon Dominique Menard

Dominique Menard, expert des pépinières André BRIANT, nous initie à la culture in vitro.
Cette approche, réalisée en laboratoire, permet de produire des végétaux sains et robustes, ouvrant de nouvelles perspectives pour l'agriculture durable.

Les baissières : capter l'eau naturellement

La permaculture nous enseigne l'art d'utiliser le relief pour capter et redistribuer les ressources en eau.
Les baissières, techniques ingénieuses d'irrigation passive, illustrent parfaitement cette pratique.
Elles permettent de minimiser l'impact humain tout en maximisant les bénéfices pour les cultures.

Daisugi : une touche d'ornement dans les espaces verts

Avec l'évolution de l'architecture au Japon vers des constructions modernes, les traditions de construction utilisant le bois de Sugi deviennent moins courantes.
Les normes strictes de sécurité contre les incendies ont également réduit la demande pour ce type de bois.
Actuellement, la quantité de bois de Sugi produite ne représente plus que un tiers de son volume initial, poussant ainsi les pratiques de Daisugi à s'orienter vers un objectif décoratif.
Les parcs et jardins accueillent désormais ces arbres sculptés suivant la méthode Daisugi, offrant ainsi un spectacle visuel unique.

Toutefois, il est important de signaler que le pollen de ces conifères peut provoquer des réactions allergiques.
Ce détail n'est pas à négliger pour les personnes sensibles qui souhaiteraient profiter de la beauté de ces structures naturelles.

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